du Vénérable Grand Maître de la Ghilde au Premier Maître de la Loge Macilienne
Ordre de Mission

Votre analyse est toujours valable. Encouragez Heyel à accroître l’oppression sur les points les plus instables de la Province et à la diminuer ailleurs. Les inégalités existent déjà, elles doivent devenir flagrantes.

Puisque, de fait, l’exemple naît de la Colline, arrangez-vous pour qu’elle donne celui de l’émeute... facilement réprimée. Les justifications de cette répression et les moyens de cette facilité devant être suffisamment convaincants, sinon explicites, pour que les jacqueries campagnardes n’aient pas d’autre choix que le maquis, lequel finit invariablement par s’apparenter au brigandage. La populace se lasse toujours très vite du brigandage.

Par opposition à ces débordements, Heyel doit rester irréprochable vis-à-vis de la loi, même si c’est lui qui dicte la loi et même si celle-ci est injuste. L’image que nous devons maintenant lui construire est celle de l’intégrité, pas celle de la justice. Celle-ci viendra ensuite, quand il n’aura plus à prouver qu’il est capable d’autant de fermeté que de miséricorde, parce que, quelle que soit la situation, il agit comme il doit agir. Qu’on le craigne, mais que ce soit pour sa droiture. On ne l’en aimera que davantage après. Sauf la noblesse, qui connaîtra ces émotions dans l’ordre inverse.

N’en doutez pas, nous devrons alors frapper l’aristocratie aussi durement que nous sommes aujourd’hui contraints de brimer le peuple, car celle-là goûtera encore moins que celui-ci l’immanence de notre justice. Le Royaume et ce que nous en ferons est à ce prix.

Concernant le recrutement, j’ai convaincu le Roi que les armées, qu’il lève dans toutes les Provinces, inquiètent ses très méfiants voisins et qu’il serait prudent de freiner la conscription avant que lesdits voisins ne fomentent des alliances contre lui. Mais par pitié, Premier Maître, ne me demandez plus d’intercéder pour Macil auprès de notre monarque !